Nous avons déjà rencontré Pascal au volant de sa Venturi Atlantique 300 dès notre n°71 et nous l’avons retrouvé cet été sur le circuit de Lohéac à l’occasion de notre sujet spécial 40 ans de Venturi. Pour notre plus grand plaisir, ce passionné de la première heure est toujours très actif dans la promotion et la préservation du patrimoine Venturi.

Textes : Laurent Berreterot – Photos : archives de l’auteur, Denis Meunier et Pascal Crand

« Lorsque MVS a fait son entrée en scène, je suis immédiatement tombé sous le charme, explique Pascal. La preuve par dix que notre pays était capable de concevoir, grâce à quelques passionnés, une Ferrari à la française. J’étais d’autant plus motivé que j’habite la région qui a vu naître la marque. Il m’a cependant fallu attendre le milieu des années 1990 pour m’offrir ma première Venturi, la 42ème produite, assemblée en 1987. À son volant, ma passion pour le petit constructeur n’a fait que s’amplifier. Je m’en suis séparé six ans plus tard, mais pour une opportunité unique : acheter la toute première Atlantique 300, propriété d’un ami qui l’avait achetée directement à l’usine en 1997. Faute de pouvoir lui en livrer une neuve, Venturi lui avait proposé de reconditionner le prototype, qui traînait dans un coin, selon ses goûts. Voilà pourquoi elle a perdu son bleu d’origine ! Lorsque je l’ai acquise en 2002, elle affichait 19 000 km. Elle en compte aujourd’hui 70 000. Elle marie l’efficacité et les performances d’une voiture de course au confort d’une berline. D’autant que, contrairement à la Ferrari 360 Modena, que j’ai un temps possédée, la française ne tombe jamais en panne et n’attire que les gens à l’esprit ouvert. La GT parfaite, en somme ! »

Cette voiture, on l’a vue moult fois dans la presse automobile d’hier et d’aujourd’hui, y compris dans les colonnes de Youngtimers. Mieux, en tant que représentant de la marque Daf, Pacal a fait décorer à l’effigie de sa voiture fétiche deux tracteurs de poids lourds présents en 2024 aux 24 Heures du Mans camion. Et comme il aime les symboles, il a immortalisé l’évènement devant l’ancienne usine MVS/Venturi de Cholet (Maine-et-Loire), qui existe toujours.

Ce n’est pas tout. Car Pascal a pu récupérer cette année l’épave du prototype MVS Venturi n°3, hélas irréparable. Il s’agit de la voiture rouge à jantes BBS qui avait été baptisée au parfum Van Cleef & Arpels par Sabine Azéma au Trocadéro le 27 mai 1986. L’auto avait également servi de modèle au premier dépliant de la Venturi. A l’instar du mulet à deux tons de gris utilisé pour les essais et immortalisé en une d’Automobiles Classiques n°14, ce prototype fonctionnel possède un train avant pseudo-McPherson de 205 GTI et un moteur 4-cylindres de 505 Turbo Injection en position centrale arrière. Ces éléments, jugés trop roturiers pour une GT de prestige ont été remplacés sur la Venturi de série par un train avant doublement triangulé, un train arrière à cinq barres et un V6 PRV d’Alpine V6 Turbo. « Un moteur pas génial mais convenable » selon Hervé Boulan, le premier mécène et premier PDG de MVS.

Les deux premiers prototypes ont hélas été détruits au chariot élévateur (!) lors du déménagement de Venturi de Couëron à Monaco en l’an 2000, Gildo Pastor, le nouveau propriétaire de la marque, souhaitant manifestement faire table rase du passé. La n°3 a échappé en partie au massacre en ne recevant qu’un coup de pelleteuse sur le toit. On pensait l’avoir définitivement perdu, mais Pascal l’a récemment retrouvée et rachetée. Si la carrosserie est trop endommagée pour permettre une restauration, le moteur de 505 Turbo, non bloqué, pourrait refonctionner. Pascal a également récupéré le panneau arrière du prototype gris biton. « J’aimerais en faire un musée ! » commente Pascal.

Hélas, la maquette de la Ventury, présentée au Salon de Paris 1984 par Gérard Godfroy et Claude Poiraud après des mois de travail acharné n’a pu échapper à la destruction totale…

Pour retrouver notre article “Venturi : 40 ans d’aventures”, c’est par ici :

Essai de la Venturi 300 Atlantique Biturbo :